• L'élève X sort de la voiture. Clac. Partoches et cahiers de musiques enfouis dans le sac, il atteint le sanctuaire cahin-caha. Le silence dans cette grande église enmoquettée. Seuls les tennis à double scratchs crissent à chacun de ses pas. Le sous-pull col roulé est son habit de l'obscurité. La morve au pif, il se dirige vers la salle des tortures. Comme on lui a dit de faire, il ne frappe pas, entre et rampe au plus près du mur pour atteindre une chaise où s'effacer. L'exercice lui aura coûté quelques millilitres de sueur, qui assoiront plus encore son personnage à l'heure de rejoindre le pupitre. C'est à lui ! Il devine que c'est à lui. D'une mentonnade, le mentor le presse de venir s'exposer. Aucun regard n'est échangé. Le mur. Maladroitement, la partition est posée à son endroit. Il débute.

    « Non. »

    Il sait et reprend depuis le début.

    « Non. »

    « ... »

    « Non. » Les yeux du vieil homme se perdent  au travers de la fenêtre, à l'horizon.

    Ses yeux se mouillent. Le maître soupire.  Il pleure. Le bois du violoncelle laisse glisser une larme. Le cour est terminé.

    « Merci Monsieur.»

    « C'est à vous Pierre ! »


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  •  

    Je suis mort ce soir. Enfin un peu plus mort. Ou davantage mort. Pourrait-on écrire plus plate évidence ? Ces dernières vingt-quatre heures furent les dernières pour ce jour . Ce jour dans mon existence. Finitude . Je me souviens de ce terme. La finitude de l'homme. Lycée-terminale-philo. Huit heures par semaine. Enfin, quand j'y allais. Moi, je n'arrivais pas à me lever. Hypersomnie. Dormir pour fuir. Dormir pour ne pas avancer. Ne plus avancer, plus exactement. Faut du temps pour prendre du recul. Ca y est, j'y vois mieux.


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  • Ma première bafouille te sera dédiée, toi, ma colère, toi mon poil à gratter, toi, ma mauvaise conscience, toi mon instrument : monstre d'ingratitude et de rotondités. Je ne t'aime pas, mon amie. Je me sers de toi pour mieux nous faire souffrir et, finalement, te rendre un peu de ce mal que sans le vouloir, tu continues d'inscrire à mon chemin. Ta maladive fragilité me contraint à une montagne de diligence et d'attention. Seule la nonchalance d'un espiègle greffier t'aura blessée dans ta chair. Les menus stigmates que tu portes en pavillon ne sauraient agréer d'une quelconque inclination de ma part à ton endroit. Tu ne les dois qu'au temps qui passe. Remercie-le . Je te déteste autant que je te néglige. Je te hais autant que je voudrais t'aimer. Pourtant, j'ai la faiblesse de croire encore en nous. Pour cela, il nous faudra bien nous entendre, ma tendre.


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