• Série Noire

    Tout est gris dans l'univers de Mona, 17 ans, et de Franck Poupaud, représentant de commerce dans une boite minable. Ils se rencontrent au hasard d'un énième porte à porte. Poupaud essaie de refiler sa marchandise à une grand-mère acariâtre. Celle-ci ne veut pas lâcher un kopeck et lui propose plutôt de le payer "en nature". Elle lui propose Mona.

    C'est l'histoire d'une fuite droit dans le mur. Tout est horrible dans ce film. Bien que tourner en couleur, on a l'impression de voir un film en noir et blanc. Mais l'utilisation du noir et blanc eût été trop "propre", trop net. Là, l'univers des personnages nous colle à la peau et leur atmosphère nous fait suffoquer. Boulot de merde, ville de merde, Existence de merde. Tout est réuni pour créer des monstruosités « domestiques ». On voit là le lit à la misère et l'on croit voir resurgir les personnages qu'Hugo décrit dans les Misérables. Des Ténardier, bien sûr mais ici, point de Valjean.

    Pas de répit, pas de héros, rien à quoi se raccrocher. Drôle de film.

    La puissance de ce film tient en ce qu'il touche tout le monde. Comment lutter contre la fatalité quand rien ne semble vouloir vous sourire ? Comment se créer soi-même un peu d'espoir quand il semble déjà écrit qu'il serait vain d'attendre quoi que ce soit des autres ?

    A noter, encore une fois, la prestation incroyable de Patrick Dewaere et celle d'une toute jeune Marie Trintignant.

    Alain Corneau, France (1978)


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